La montée en puissance de l'éditeur littéraire durant la Seconde Guerre mondiale ouvre un nouveau chapitre de l'histoire du livre au Québec. En prenant le relais de l'édition parisienne affaiblie par la guerre, l'éditeur québécois lance des collections, ouvre de nouveaux marchés et acquiert une grande notoriété à l'étranger. L'éventail de la production éditoriale se déploie dans toutes les directions. En faisant la promotion de valeurs progressistes, les éditeurs laïques favorisent la constitution d'une sphère publique autonome. Des oeuvres jusque-là interdites par l'Église sont mises en circulation et des auteurs canadiens-français d'envergure internationale font leur apparition. La littérature de masse, produite localement, connaît un essor sans précédent. La littérature de jeunesse se modernise et occupe une place de plus en plus importante dans les catalogues d'éditeurs. Les maisons d'édition religieuses elles-mêmes se transforment et doivent s'adapter à l'évolution des mentalités. Du coup, les professionnels du livre prennent conscience de leur pouvoir et de leur spécificité en créant des associations afin de répondre aux besoins d'un marché qu'ils ont eux-mêmes contribué à développer. Les années 1950 se situent dans le prolongement de tous ces changements survenus au cours des années 1940. Plusieurs éditeurs ouvrent des librairies et convertissent leur entreprise en société d'importation ou en agence de diffusion du livre étranger. Des formules empruntées à l'édition internationale sont introduites, comme le livre de poche, la bande dessinée, l'album pour enfants, la littérature en fascicules et le club du livre. Toutes ces initiatives annoncent et préparent les mutations qui surviendront au lendemain de la Révolution tranquille.
- Nombre de pages: 540
- Date de parution: 2004
- Éditeur: Fides
- Catégorie(s): Essais, Histoire
- Statut: Manquant
- ISBN (papier): 978-2-76212-199-5