Le discours dominant sur l'alcoolisme tenu par la communauté médicale nord-américaine et repris par les Alcooliques Anonymes à travers le monde soutient que la personne dépendante est en fait une personne malade. Cette conception pathologique du phénomène des dépendances a des effets pervers non seulement sur l'individu en question mais aussi sur ses proches et son milieu social. Prétendre ainsi que l'alcoolisme est une maladie devant laquelle la personne est en perte de contrôle (une fois alcoolique, toujours alcoolique), c'est affirmer d'avance l'échec d'un individu à pouvoir se reprendre en main et considérer que la seule prescription possible est l'abstinence totale. La médicalisation de l'alcoolisme contribue ainsi à déresponsabiliser et à déculpabiliser l'individu et son réseau socio-familial en en lui offrant pas les moyens réels de s'en sortir.
Au contrôle toujours croissant de l'approche médicale, l'auteur oppose une approche qui met en valeur les compétences des êtres humains et leur capacité de procéder à des changements dans leur style de vie, et dans leur milieu social, familial et professionnel. En privilégiant une approche fondée sur la réduction des méfaits, l'auteur réussit à démontrer que l'accompagnement personnel ou thérapeutique des individus souffrant de dépendances est possible et constitue une avenue viable et durable. Ce livre veut susciter une prise de conscience pour que de nouvelles approches s'inspirent plus des forces des individus que de leurs faiblesses.
- Nombre de pages: 240
- Date de parution: 2007
- Éditeur: Fides
- Catégorie(s): Essais, Santé et bien-être
- ISBN (papier): 978-2-76212-662-4